Lien entre les modes d’apprentissage autochtones et l’adoption de pratiques pédagogiques efficaces

Kiskinaumagehin est l’acte d’enseigner ou l’enseignement direct par quelqu’un qui, en principe, a plus de connaissances ou est plus compétent que les apprenants et qui, généralement, exerce une certaine autorité sur eux et sur le processus d’apprentissage.

Kiskinaumagehin (enseigner à un autre)

Kiskinaumatowin consiste à apprendre l’un de l’autre de telle façon que l’apprentissage est interactif et interdépendant, partant du principe de l’égalité des participants. Tous les apprenants ont des possibilités égales de contribuer à la situation d’apprentissage.

Kiskinaumatowin (s’enseigner l’un à l’autre)

Kiskinaumasowin est l’apprentissage qu’un individu ou un groupe fait indépendamment ou par lui-même, de sa propre autorité ou sous sa propre responsabilité et constitue donc une activité autonom1.

Kiskinaumasowin (s’enseigner à soi-même

Au moment d’établir un plan pédagogique, il faut aborder les considérations d’équité dans un contexte précis. Ainsi, dans une classe de mathématiques, il faut envisager un enseignement qui laisse de la place à différents modes d’apprentissage, notamment aux enseignements autochtones et à leur interprétation (Cf. Recommandation 3 : Actualisation du programme d’études .)

« On parle d’appréciation lorsque quelqu’un cherche à comprendre une autre culture
et à s’informer à son sujet en vue d’élargir ses horizons et de former des liens interculturels
avec d’autres. »  [Traduction libre]

Il faudrait, autant que possible, communiquer avec des ainés et des gardiens du savoir pour s’assurer de recréer un contexte local authentique. Donner aux élèves la possibilité de partager ce qui est important pour eux permet à l’enseignant d’établir un lien entre les résultats d’apprentissage pertinents et leurs artéfacts. De plus, il ne faudrait pas prendre en considération seulement la culture traditionnelle (passée) des Premières Nations : il faut aussi reconnaitre les modes de vie et la culture des élèves autochtones aujourd’hui.

« Par contre, il y a appropriation lorsque quelqu’un ne fait que se servir d’un aspect d’une culture
qui n’est pas la sienne dans son propre intérêt2.»

[Traduction libre]

Il faut aussi être conscient de la différence entre appréciation et appropriation, et utiliser des expressions comme « d’après ce que je sais », « si je comprends bien » ou « d’après ce que m’a dit …  »3 pour ouvrir la voie à l’exploration de maintes façons de savoir (y compris des modes d’apprentissage particuliers à une culture).

1Linda M. Goulet et Keith N. Goulet (2014). Teaching Each Other Nehinuw Concepts & Indigenous Pedagogies. Vancouver : UBC Press.

2K. Holmes (s.d.). Cultural Appreciation vs. Cultural Appropriation : Why it Matters.Greenheart. Greenheart.org. [en ligne]  https://greenheart.org/blog/greenheart-international/cultural-appreciation-vs-cultural-appropriation-why-it-matters/   (Consulté le 9 novembre 2021).

3Ce genre de précision légitime le partage de connaissances par l’enseignant, sans que celui-ci ne se les arroge ou ne prétende être expert en la matière. Cf. https://greenheart.org/blog/greenheart-international/cultural-appreciation-vs-cultural-appropriation-why-it-matters/

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