
Considérations relatives au soutien aux familles autochtones
*NOTA : Se reporter à la section Soutien aux familles
pour des suggestions sur la façon d’appuyer toutes les familles (y compris les familles autochtones). La présente section porte sur le soutien destiné expressément aux apprenants autochtones. Comme toujours, il faudrait consulter les ainés, les gardiens du savoir et les dirigeants autochtones locaux en ce qui concerne les familles de la communauté. Ce qui suit est offert à titre d’indications générales.
Souvent, les familles autochtones évoluent dans deux mondes : le leur et celui de l’ensemble de la Saskatchewan. Il importe d’être conscient de la dichotomie qui peut en résulter sur le plan culturel et d’en tenir compte.
Les enseignants doivent par ailleurs ne jamais perdre de vue la possibilité d’un traumatisme intergénérationnel. Dans certaines régions et pour certaines familles, « les enseignants incarnent une institution – l’éducation – qui, pendant des générations, a fait tout en son pouvoir pour “tuer l’Indien au sein de l’enfant1”. Par conséquent, l’enseignant entrant en interaction avec un élève et ses proches est perçu comme le détenteur d’un immense pouvoirt2 », avertit le professeur Aikenhead [Traduction libre]. Les écoles, les administrateurs et le personnel enseignant doivent avoir conscience de la crainte et du ressentiment éprouvés à l’égard des établissements scolaires, lesquels peuvent être des indices du passé de certaines familles dans diverses circonstances. Parallèlement, beaucoup de familles autochtones accordent une grande valeur à l’éducation. Les enseignants devraient pratiquer l’équité dans l’optique de la réconciliation, soit le respect mutuel par la compréhension mutuelle.
Les enseignants non autochtones devraient se faire les élèves des adultes autochtones de l’entourage des apprenants dont ils ont la charge et apprendre ce que ceux-ci veulent pour leurs enfants. Il leur appartient d’entrer en collaboration avec les familles autochtones en vue de comprendre leur univers relationnel et holistique en ce qui a trait à l’éducation. Bref, leur interaction avec la famille doit dénoter une réceptivité culturelle telle que celle-ci prenne conscience qu’elle a véritablement le pouvoir de collaborer à l’apprentissage de son enfant en mathématiques au cours de l’année scolaire.
Certains apprenants autochtones hésitent à parler de leur culture. Plus ils se sentiront à l’aise en classe, plus ils peuvent se montrer disposés à s’ouvrir occasionnellement à leur enseignant sur ce qui se passe à la maison et ainsi à le renseigner sur leur culture. Une conception holistique de l’éducation suppose que la vie familiale et le vécu à l’extérieur de l’école sont aussi importants que la fréquentation de l’école. Le concept autochtone de « proches parents » correspond à celui de la « famille élargie » dans la culture dominante en Saskatchewan.
Divers organismes se trouvant dans la même situation qu’un enseignant de mathématiques ont produit des documents, accessibles en ligne, où ils traitent de sujets particuliers concernant le soutien des familles des Premières Nations. Ces documents sont énumérés ci-dessous, accompagnés d’une table des matières ou description abrégée des éléments d’intérêt dans le cadre de l’enseignement des mathématiques à de jeunes Autochtones.
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Description |
First Nations and Métis Education: An Advisory for School Boards |
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STRENGTHENING OUR VOICE: A GUIDE FOR ENGAGING FIRST NATIONS AND MÉTIS PEOPLES IN PUBLIC SCHOOLS |
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Cultiver l’esprit d’apprentissage chez les élèves des Premières Nations – Rapport du Panel national sur l’éducation primaire et secondaire des Premières Nations pour les élèves dans les réserves |
Bien que ce document offre des réflexions à propos des écoles des Premières nations, il concerne tous les éducateurs.
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Promising Practices within Diverse Educational Systems |
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Kate Nonesuch Family Math3 | Bonnes suggestions d’activités pour l’enseignement à domicile ou des exercices simples en classe. (Comporte aussi d’excellents modèles de pliage pour fabriquer des boites.) |
Jeu de bâtonnets des Premières Nations pour se présenter
au moment de rendre visite à une famille
(Voir aussi Stick Games and Theoretical/Experimental Probability)
1. Ce jeu se joue à l’aide de 4 bâtonnets.
Ce sont des bâtonnets plats identiques dont une face seulement est décorée de motifs particuliers qu’on y a gravés, peints ou reproduits d’une façon quelconque. (Les bâtonnets de sucette glacée sont parfaits à cette fin.) Pour ce jeu-ci, deux des bâtonnets sont considérés comme des bâtonnets « mâles » et les deux autres, comme des bâtonnets « femelles ».
2. Tour à tour, les joueurs lancent les bâtonnets, les tenant tous les 4 d’une main à hauteur d’épaule et les laissant tomber ou les lançant doucement. Le joueur dont c’est le tour continue à lancer les bâtonnets tant et aussi longtemps qu’il amasse des points. Il cède la place au suivant quand il obtient « 0 » pour un lancer.
3. Le pointage se calcule comme suit :
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2 points |
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1 point |
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1 point |
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0 points |
- Jouer une partie. Le premier qui accumule 10 points gagne.
- Réfléchir ensuite au déroulement de la partie qui vient de se terminer. Quels résultats semblent les plus fréquents? Pourquoi?
- Jouer une autre partie, cette fois en faisant une marque dans le tableau ci-dessous pour indiquer le résultat de chaque lancer.
Joueur |
Face
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Face
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Face décorée des 2 bâtonnets mâles en dessus et des 2 bâtonnets femelles
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Face décorée des 2 bâtonnets femelles en dessus
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Autre |
Total |
La section Stratégies pédagogiques de Valoriser l’esprit4 et l’ainé Albert Marshall, dans son article « Apprendre ensemble en apprenant à écouter l’autre», traitent l’un et l’autre du principe selon lequel il faut « voir avec deux yeux » (traduction française du terme mi’kmaq etuaptmumk), que ce dernier décrit comme suit :
« Je, vous et nous avons besoin d’apprendre à voir d’un œil, avec ce qu’il y a de meilleur dans les savoirs et les modes de connaissance autochtones… et d’apprendre à voir de l’autre œil, avec ce qu’il y a de meilleur dans les savoirs et modes de connaissance conventionnels (occidentaux ou eurocentriques)… mais surtout, je, vous et nous devons apprendre à voir avec ces deux yeux ensemble, pour le bien commun.5 »
1Commission de vérité et de réconciliation (2015). Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir – Sommaire du rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada. (p.135) https://ehprnh2mwo3.exactdn.com/wp-content/uploads/2021/04/1-Honorer_la_verite_reconcilier_pour_lavenir-Sommaire.pdf
2G. Aikenhead (2020). Indigenizing Mathematics (exposé oral)
3K. Nonesuch (2008). Family Math Fun! http://en.copian.ca/library/learning/familymath/familymath.pdf (Consulté le 5 juillet 2020).
4Stratégies pédagogiques – Valoriser l’esprit (s. d.). https://empoweringthespirit.ca/francais/pedagogy/ (Consulté le 14 octobre 2021).
5Ainé Albert Marshall ( 2018 ). « Apprendre ensemble en apprenant à écouter l’autre ». Éducation Canada, été 2018. Le Réseau EdCan https://www.edcan.ca/articles/apprendre-ensemble-en-apprenant-ecouter-lautre/?lang=fr (Consulté le 21 mai 2021). On trouve aussi, entre autres, les expressions « vision à deux yeux », « regard des deux yeux » et « approche à deux yeux » pour traduire le terme mi’kmaq etuaptmumk.
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