Intervention graduée en mathématiques
Niveau 1 : Enseignement enrichi et différencié
L’élève peut atteindre les résultats d’apprentissage visés pour son niveau dans la mesure où l’enseignant lui donne plus de temps et lui apporte du soutien.
L’intervention de niveau 1 comprend un recours fréquent à l’enseignement en petits groupes et à de multiples évaluations formatives quotidiennes pour guider l’enseignement et y intégrer des stratégies d’apprentissage éprouvées.
Il est essentiel de saisir que le but de la différenciation n’est pas de changer le résultat d’apprentissage recherché, mais plutôt d’offrir des moyens d’adapter l’enseignement, l’évaluation et/ou l’environnement pour répondre aux besoins de l’apprenant.
Différencier, C’EST…
Providing choice as much as possible.
Offrir le plus de choix possible.
Les élèves peuvent choisir :
- quel matériel de manipulation employer, voire choisir de n’en utiliser aucun;
- comment montrer ou représenter leur travail;
- quelle stratégie employer pour résoudre le problème posé.
Offrir une pédagogie adaptée, c.-à-d. :
- Se servir de questions ouvertes, de tâches enrichissantes ou de tâches dites low-floor, high-ceiling1 pour que tous les élèves aient un point de départ approprié et que le niveau de difficulté puisse être adapté facilement.
Différencier, CE N’EST PAS…
- Exiger que tous les élèves se servent du même matériel, suivent les mêmes procédures ou emploient la même démarche.
- Donner aux élèves des tâches qu’ils réussissent, mais qui ne font pas progresser leur apprentissage.
- Accepter un travail incomplet parce que les élèves n’ont pas eu assez de temps pour le terminer.
- Enseigner à l’ensemble de la classe seulement.
- Guider les élèves dans l’exécution de chaque tâche de telle sorte qu’ils n’aient pas la chance de développer leurs propres stratégies d’adaptation.
- Laisser les apprenants en difficulté miser trop sur des soutiens supplémentaires et des stratégies inefficaces.
- Donner la même tâche à tous les élèves – autrement dit, enseigner en fonction de la ressource et non de l’apprenant.
- Se servir uniquement de tâches et de questions fermées (n’admettant qu’une bonne réponse).
- Permettre seulement aux élèves très performants de participer à des tâches ouvertes ou créatrices.
- Récompenser l’exécution rapide et correcte d’un exercice par plus de travail.
- Enseigner ce qui mènerait aux résultats d’apprentissage visés l’année suivante.
Processus de l’enseignement adapté
Gersten (2009) laisse entendre que la réaction à l’intervention (RTI) commence par « un enseignement de première qualité et une évaluation systématique de tous les élèves à des fins de dépistages2.» [Traduction]
Selon le modèle RTI (réaction à l’intervention), on aurait recours à une évaluation systématique de tous les élèves pour voir où chacun en est et où se situent les besoins du point de vue de l’enseignement. L’intervention de niveau 1 consiste à pousser plus loin en classe pour apporter du soutien sur les plans où la compréhension ne se concrétise pas. Elle peut supposer le recours à des moyens particuliers pour certains élèves dans le contexte de la classe (que ce soit au niveau de la classe entière, de petits groupes autonomes, du travail avec un pair ou de l’enseignement en petits groupes).
Le tableau qui suit suggère diverses ressources en ligne pour apporter du soutien dans le cadre d’une intervention de niveau 1. Ce n’est pas une liste normative, ni exhaustive, mais simplement un point de départ pour l’utilisation de stratégies d’intervention à fort impact.
Ressources d’enseignement adapté pouvant servir dans le cadre d’une intervention de niveau 1:
Niveaux visés
Enseignement adapté
en classe
Description
Tous les niveaux
Soutien apporté à tous les apprenants
Raisonnement et principes philosophiques sous-tendant la création de petits groupes à tous les niveaux.
Ressources ministérielles convenant à plusieurs niveaux scolaires.
Approches ciblées/de groupe : Module 2 – Cibler l’enseignement des mathématiques: Connaitre nos apprenants porte sur la promotion d’un environnement mathématique positif pour répondre aux besoins des apprenants individuels.
Module 3 – Enseignement des mathématiques : Pratiques d’enseignement efficace: Ce module porte sur des pratiques qui soutiennent les besoins d’apprentissage des élèves et améliorent la réflexion mathématique.
Tous les niveaux
Site Web offrant plusieurs options de soutien pour l’intervention en mathématiques.
Tous les niveaux
Document très instructif et facile à consulter du Ministère de l’Éducation de l’Ontario sur la recherche relative à la philosophie de la différenciation et à son application concrète (exemples à l’appui).
Tous les niveaux
Document d’Alberta Education offrant des exemples et des stratégies de soutien apporté au niveau de la classe entière, de petits groupes, du travail avec un pair et d’un élève particulier.
Intermédiaire et secondaire
Section de la brochure Knowing and responding to learners in Mathematics offrant une vue d’ensemble de la pédagogie différenciée efficace en mathématiques. On y décrit différentes situations où l’enseignant évalue, planifie et adapte son enseignement en fonction des intérêts, des besoins d’apprentissage et des préférences de ses élèves.
La section indique la progression de l’apprentissage pour démontrer qu’il est possible d’adapter les concepts en fonction d’élèves n’ayant pas le même point de départ.
(Ressource ontarienne)
Tous les niveaux
Concrete- Representational-Abstract: Instructional Sequence for Mathematics
Article décrivant comment apporter du soutien aux élèves qui, en raison d’un trouble d’apprentissage, ont de la difficulté à comprendre les concepts essentiels formant la base des opérations et des algorithmes.
« La stratégie d’enseignement CRA (concrète – représentationnelle –abstraite) peut s’employer à tous les niveaux scolaires, que ce soit individuellement pour des élèves en particulier ou à l’échelle de petits groupes ou de la classe entière. Elle convient pour les jeunes de l’élémentaire et du secondaire. » [Traduction libre]
Maternelle – 6e année
Vidéo d’une durée 13 minutes expliquant ce qu’est l’enseignement concret – représentationnel – abstrait et comment s’en servir pour différencier l’enseignement dispensé à la classe entière.
Tous les niveaux
La stratégie « penser tout haut » est particulièrement utile dans une classe d’apprenants hétérogènes, spécialement dans le cas d’apprenants ALA. Quand l’enseignant pense tout haut pendant qu’il présente un concept à la classe, les élèves peuvent voir et entendre son processus de réflexion et faire des liens avec ce qu’il fait. On peut aussi demander aux élèves de procéder de la sorte et de penser tout haut.
Élémentaire
Vidéo de 4 minutes sur ce qu’on appelle les « mathématiques guidées », un modèle d’enseignement selon lequel l’enseignant soutient chaque enfant dans le développement de sa maitrise des mathématiques par degré croissant de difficulté dans le contexte d’un petit groupe.
Maternelle – 9e année
Tâches dites low-floor, high-ceiling. La ressource est conçue de manière à permettre l’échafaudage et, ainsi, à donner aux élèves la possibilité d’approfondir leur compréhension de concepts mathématiques.
Tous les niveaux
Site proposant diverses activités, telles des causeries mathématiques, pour amener les élèves à réfléchir sur les mathématiques et à en discuter
Tous les niveaux
Document sur la pratique entrelacée. On y suggère des façons de permettre aux enfants de choisir leurs propres stratégies pour résoudre des problèmes plutôt que de leur présenter une stratégie unique à s’exercer à utiliser. Les élèves apprennent ainsi comment choisir et employer une stratégie qui leur convient.
2e – 6e année
Pourrait toutefois être adapté à tous les niveaux
Tous les niveaux
Questions parallèles et questions ouvertes.
2e – 6e année
Pourrait toutefois être adapté à tous les niveaux
L’enseignement interactif intervient après le modelage par l’enseignant. Les élèves, réunis en petits groupes, font un contrôle de leur compréhension à l’aide de quatre stratégies : anticiper, éclaircir, questionner et synthétiser (Miller et Veatch, 2011)
Niveau 2 : Enseignement ciblé en petits groupes
L’élève peut atteindre les résultats d’apprentissage visés pour son niveau dans la mesure où on prend des moyens pour combler les lacunes que présente son apprentissage et
où il reçoit du soutien (de l’enseignant ou d’un intervenant).
L’intervention de niveau 2 consiste en un enseignement explicite, direct et systématique dispensé aux apprenants en difficulté ou à risque à l’aide de stratégies éprouvées, en vue de combler les lacunes que révèlent leur évaluation.
Voici une liste de ressources utiles pour l’enseignement ciblé en petits groupes.
Stratégies d’enseignement ciblé
en petits groupes
Description
Méthodes éprouvées d’enseignement des mathématiques qu’on peut employer avec le programme d’études actuel.
Les huit recommandations que comporte ce guide visent à aider le personnel enseignant, les directeurs d’école et les administrateurs à se servir de l’approche RTI (réaction à l’intervention) pour détecter rapidement les difficultés d’apprentissage possibles, les prévenir et, le cas échéant, apporter du soutien aux élèves ayant de la difficulté en mathématiques.
Le Ministère de l’éducation pourrait ajouter d’autres ressources concernant l’enseignement des mathématiques plus tard.
Document téléchargeable en format PDF – Principes généraux et suggestions en vue de modifier les compétences mathématiques et les habiletés de fonction exécutive que nécessitent les activités destinées à de jeunes enfants.
Ce guide aidera l’enseignant à se familiariser avec l’approche RTI en explorant :
Le soutien apporté dans le cadre de l’intervention de niveau 2 se veut un complément de l’enseignement ordinaire des mathématiques. On s’attend à ce que les élèves en faisant l’objet participent le plus possible (avec un soutien continuel) aux activités mathématiques du niveau scolaire de leur classe pendant les cours, mais à ce que le soutien complémentaire qui leur est apporté cible expressément les lacunes de base révélées par les tests de dépistage (Cf. Recommandations du Groupe de travail SaskMATH).
Penser tout haut aide les élèves, en particulier ceux qui ont de la difficulté en mathématiques, à s’éclaircir les idées, à prendre conscience de ce qu’ils comprennent ou ne comprennent pas et à apprendre des autres quand ils entendent le raisonnement et l’approche de leurs pairs à l’égard du problème à résoudre.
Exposé du Yale Center for Dyslexia and Creativity sur la façon d’aider les élèves qui ont une faible mémoire de travail.
Niveau 3 : Intervention intensive
L’élève est incapable d’atteindre les résultats d’apprentissage visés pour son niveau et doit faire l’objet d’un plan et d’objectifs individualisés pour répondre à ses besoins
d’apprentissage compte tenu d’où il en est.
L’intervention de niveau 3 est un enseignement adapté, additionné de soutiens individuels grâce à une approche ciblée ou en petits groupes et, le cas échéant, à une intervention intensive individuelle. Elle requiert la collaboration de professionnels qui peuvent soutenir l’établissement d’objectifs et la planification des interventions pour l’élève. Cf. National Center on Intensive Intervention.
Voici une liste de ressources utiles dans le contexte d’une intervention intensive.
Stratégies d’intervention intensive
Description
Webinaire d’une heure durant lequel Adam Scheller, psychologue et conseiller pédagogique de Pearson, parle de dyscalculie et met en avant une méthode fondée sur les meilleures pratiques pour évaluer les grandes forces et faiblesses des élèves présentant ce trouble d’apprentissage.
Intervention Central met à la disposition des enseignants, des écoles et des districts et divisions scolaires des ressources, qui leur sont fournies sans frais, pour aider les apprenants en difficulté grâce à l’approche RTI (réaction à l’intervention).
L’Institute of Education Sciences (IES) est la source par excellence de recherches, d’évaluations et d’analyses statistiques rigoureuses et indépendantes concernant l’éducation aux États-Unis.
Le NCII soutient la mise en œuvre d’interventions intensives en littératie, en mathématiques et en matière de comportement, souvent dans le cadre du système de mesures de soutien multiniveaux (MTSS) ou des services d’orthopédagogie en place à l’école, pour les élèves ayant des besoins importants et persistants sur le plan de l’apprentissage et/ou du comportement.
1Les tâches dites low-floor, high-ceiling (« du plancher au plafond ») sont accessibles à tous les apprenants, peu importe où en est le développement de leur savoir. Elles peuvent donc être un moyen d’approfondir et d’enrichir l’apprentissage de même que de le différencier dans le cas des élèves en difficulté.
L’article Creating a Low Threshold High Ceiling Classroom, publié en 2017 par l’équipe NRICH du Millennium Mathematics Project (https://maths.org/home) et accessible à https://nrich.maths.org/7701, comporte des liens vers ce genre de tâches. (Consulté le 20 juillet 2021). Il est également accessible directement à https://saskmathfr.ca/wp-content/uploads/2021/11/Creating-a-Low-Threshold-High-Ceiling-Classroom.pdf
2R. Gersten et coll. (2009). Assisting Students Struggling with Mathematics: Response to Intervention (RtI) for Elementary and Middle Schools. Washington (D.C.) : U.S. Dept. of Education, National Center for Education Evaluation and Regional Assistance, Institute of Education Sciences. (p. 4).
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