Création d’une classe riche en mathématiques

Voici quatre conditions importantes pour favoriser une classe riche en mathématiques :

  1. Engendrer une mentalité mathématique
  2. Construire la compréhension
  3. Soutenir l’acharnement productif
  4. Cultiver la discussion en classe
  • Un milieu d’apprentissage efficace des mathématiques repose sur l’interaction des processus que voici :
    • Réflexion et métacognition
    • Exploration des régularités
      et des relations
    • Partage d’idées et de problèmes
    • Étude de différentes perspectives
    • Prise de décisions
    • Généralisation et abstraction
    • Vérification et justification
    • Modélisation et représentation
    • Établissement de liens

1. Engendrer une mentalité mathématique

Il y a beaucoup à faire en ce qui concerne l’attitude face aux mathématiques. Il semble tout à fait acceptable, et parfois même souhaitable, d’exprimer une certaine inaptitude aux mathématiques. Il faut adopter une mentalité mathématique.  La numératie est la portée de tout le monde!

Questions de réflexion

  • Suis-je d’avis qu’il existe un spectre d’adaptabilité en ce qui a trait au perfectionnement des compétences en mathématiques, au développement de l’identité mathématique, à celui de la curiosité dans ce domaine, ?
  • Mon approche renforce-t-elle une écoute respectueuse et le partage dans un milieu sécurisant?
  • Est-ce que j’amène les élèves à se fixer des objectifs et à suivre eux-mêmes leurs progrès?

2. Construire la compréhension

Dans une classe constructiviste, les élèves édifient leur propre compréhension des concepts mathématiques au fil de leurs expériences en résolution de problèmes. Le cas échéant, ils utilisent des modèles mathématiques pour aider à expliquer, évaluer et communiquer la notion étudiée1

 

Il y a apprentissage des mathématiques quand les élèves se livrent à des activités supposant un recours stratégique à des concepts mathématiques et des perspectives divergentes.  

Le matériel de manipulation mathématique se compose d’objets dont les élèves peuvent se servir pour mieux comprendre des concepts mathématiques. Son utilisation, sous forme concrète ou virtuelle, dans les classes de mathématiques peut leur profiter, quel que soit leur niveau scolaire.

Ces outils interactifs leur procurent en effet des moyens attrayants de construire eux-mêmes leur savoir mathématique et de le communiquer à leurs camarades et à leurs enseignants.

La possibilité qui leur est ainsi offerte de déchiffrer et d’appréhender des concepts mathématiques, en en voyant des représentations concrètes, peut avoir une incidence énorme sur la mesure dans laquelle ils les comprennent.

Questions de réflexion

  • Est-ce que j’amène mes élèves à exprimer leur perception d’un concept avant de leur communiquer la mienne?
  • Est-ce que je me sers des réactions de mes élèves pour déterminer le contenu à présenter et les stratégies à employer au cours de leçons à venir?
  • Est-ce que je planifie des activités où mes élèves se heurtent à quelque chose qui va à l’encontre de leurs connaissances actuelles et les fais ensuite discuter de ce que cela leur a appris?
  • Est-ce que j’accorde à mes élèves un certain délai de réponse quand je leur pose des questions?

3. Soutenir l’acharnement productif

Il faut aider les élèves à avoir confiance dans leur capacité à vaincre les difficultés en y mettant de l’acharnement, afin de leur inculquer la persévérance. Ce n’est pas « avoir fini » qui importe en mathématiques. En fait, on n’a jamais fini! La science de la cognition a démontré que les erreurs et les méprises sont essentielles à l’apprentissage. Tout le monde fait des erreurs, et il faudrait voir celles-ci comme un aspect normal de l’apprentissage des mathématiques.

Questions de réflexion

  • Est-ce que je modèle l’apprentissage à partir d’erreurs?
  • Est-ce que je montre avoir confiance dans les capacités de mes élèves et les respecter?
  • Est-ce que j’évite de faire l’éloge d’une bonne solution ou de montrer de l’enthousiasme pour une idée intéressante?
  • Est-ce que je m’attends à ce que les élèves persévèrent pour résoudre des problèmes mathématiques?
  • Est-ce que je donne des indices, sans révéler la solution?
  • Mes réactions encouragent-elles les élèves à poursuivre leur réflexion?

Les recherches2 et les travaux de Peter Liljedahl sur la classe collabo-réflexive (thinking classroom) préconisent de mobiliser et de faire participer activement les élèves en les amenant à collaborer à des tâches bien conçues qui supposent un acharnement productif. Le rôle de l’enseignant consiste à créer un climat positif où les élèves sont encouragés à unir leurs efforts et à s’acharner et où la créativité est à la fois complimentée et requise.

Les interactions entre les enseignants et les élèves peuvent influencer la réussite de ces derniers. Des rétroactions constructives, des messages soulignant la mentalité mathématique à privilégier et des relations positives contribuent à la réussite qu’un enfant connaitra. Quand les relations établies ouvrent la porte à la possibilité de subir des échecs, de devoir s’appliquer avec acharnement, de devoir retourner quelque chose dans sa tête et de pouvoir célébrer une réussite, l’élève peut acquérir des habiletés et qualités importantes en mathématiques, notamment la capacité de résoudre des problèmes et le sens de la collaboration, de la créativité et de la persévérance.

4. Cultiver la discussion en classe

La discussion est un aspect intrinsèque de la classe de mathématiques. Les élèves sont groupés de manière à assurer une diversité de compétences scolaires. Ils travaillent avec leurs pairs à accomplir des tâches complexes et enrichissantes. Les discussions que fait naitre ce genre de situation sont indispensables à l’apprentissage des élèves3. La recherche a démontré que communiquer ses idées mathématiques les renforcent.

Dans une classe de mathématiques, la priorité va à la résolution de problèmes, au raisonnement et à l’évaluation de situations mathématiques (Small, 2010).

« Le respect va au-delà de la tolérance et de l’inclusion : il suppose un dialogue et de la collaboration.4» [Traduction]

 

« Le climat d’apprentissage doit comporter des relations personnelles positives qui contribuent à l’épanouissement de l’élève grâce à des conversations valables et à un sentiment de bienveillance à l’égard de sa personne entière, non pas seulement des préoccupations scolaires qui le touchent. Une classe à l’ambiance bienveillante et stimulante répond aux besoins des élèves sur tous les plans – social, affectif, physique, intellectuel et spirituel.5 » [Traduction]

Questions de réflexion

  • Est-ce que je pose des questions ouvertes?
  • Est-ce que j’encourage les élèves à s’interroger les uns les autres?
  • Est-ce que je m’attends à ce que les élèves expliquent toutes leurs réponses, que celles-ci soient correctes ou non?
  • Suis-je un exemple d’écoute attentive à toutes les réponses?
  • Ai-je recours à des discussions en groupes ou avec toute la classe pour déterminer si une réponse est correcte (plutôt que d’agir comme autorité en la matière)?

1 J.M.H. Dagdag et J.D. Dagdag (2020). « Constructivism and the Mathematics Classroom Assessments of Elementary Teachers ». Journal of Critical Reviews, vol. 7 n12. doi: 10.31838/jcr.07.12.144  http://www.jcreview.com/fulltext/197-1592554034.pdf

2 P.Liljedahl (2010). Peter Liljedahl. http://www.peterliljedahl.com/ (Consulté le 5 juillet 2020).

3J. Hattie et coll. (2016). Visible Learning for Mathematics, Grades K-12 : What Works Best to Optimize Student Learning. Corwin Publishers.

4Regional Aboriginal Education Team – Western New South Wales (2013). 8 Ways: Aboriginal pedagogy from Western New South Wales. Dubbo (NSW), Australie : The Bangamalanha Centre.

5Chad Williams (s. d.). Teaching and Understanding Elementary Mathematics:  A companion document to the Saskatchewan Mathematics Curriculum. Inédit. (p. 24).

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